Les casinos français exigent l’interdiction de la FDJ d’offrir des jeux de casino

octobre 4, 2019 12:06

Un trio d’associations représentant les exploitants de casinos français et leur personnel ont appelé le gouvernement du pays à confirmer que la Française des Jeux (FDJ) n’aurait toujours pas le droit de proposer des jeux de casino après sa privatisation.

Dans une lettre ouverte au gouvernement, les Casinos de France, le Syndicat des Casinos Modernes de France et l’Association des Casinos Indépendants Français (ACIF) ont demandé au gouvernement de préciser quelles formes de jeu une FDJ privatisée pourrait offrir.

Le trio a noté que, dans le libellé actuel du Code de sécurité intérieure, il n’était pas fait de distinction entre les jeux de casino en ligne et les jeux de casino physiques. Selon eux, cela signifierait que si FDJ était autorisée à offrir des jeux de casino en ligne, elle pourrait également déployer des machines à sous physiques sur son réseau de vente au détail.

Avec 30 460 détaillants vendant actuellement des produits FDJ, cela empiéterait sur les zones de chalandise des 201 casinos représentés par les associations – une chose qui selon eux aurait des « conséquences graves » pour tout le secteur.

« Une baisse du produit brut des casinos français – qui s’élevait à 2,3 milliards d’euros en 2018 – du fait de cette nouvelle concurrence potentielle aurait un impact important sur les économies locales des communautés touristiques », explique la lettre.

Il a noté que les casinos français créent 45 000 emplois, attirent 60 millions de visiteurs et soutient financièrement 500 événements culturels. Il y a 350 bars et 300 restaurants dans ces lieux, ainsi que 300 théâtres et salles de réception pouvant accueillir 20 000 professionnels du divertissement. En outre, les casinos français hébergent 50 hôtels, 35 discothèques et 34 pistes de bowling ou cinémas.

D’après cette lettre, les casinos français précisent qu’ils apportent une contribution significative aux budgets des collectivités locales et de l’État, avec une taxation moyenne de 54,39% du produit brut des jeux d’argent avec 1,3 milliard d’euros de taxes payées l’an dernier.

Il a noté que FDJ étant susceptible d’être soumis à un taux d’imposition différent et à des obligations réglementaires différentes, cela pourrait fausser considérablement la concurrence, sans parler des risques encourus par les joueurs s’il était autorisé à accéder à des jeux de machines à sous sans une surveillance réglementaire significative.

Les trois associations représentent une multitude de casinos français gérés de manière indépendante, ainsi que des opérateurs tels que le Groupe Partouche, JOA, le Groupe Lucien Barrière et le Groupe Tranchant.
La lettre a été publiée au moment où le gouvernement français par le biais de sa branche d’investissement L’Agence des participations de l’État (APE) se prépare à vendre la majorité de ses 72% du capital de FDJ. Un syndicat de groupes bancaires a été désigné pour diriger la privatisation. Les actions seront vendues à des investisseurs institutionnels et privés lors d’un premier appel public à l’épargne, qui devrait avoir lieu d’ici la fin du mois de novembre 2019.

À la suite de l’introduction en bourse, l’État français conservera une participation maximale de 30% dans l’activité.

Beaucoup espèrent que la vente de la participation aura un effet d’entraînement sur le régime actuel d’imposition basé sur les bénéfices bruts et entraînera la légalisation du casino en ligne.